Journal du festival

Billet du jour

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12 septembre

D’un bon pas de basque

Rémi Rivière

Pas populaire le ballet ? Le cliché a la vie dure. Disons d’emblée, pour ne pas risquer les bagarres dans les rangs du Temps d’Aimer, que cela dépend des pays, des époques et des lieux. Et que ce soir en tout cas, le Malandain Ballet Biarritz ne posera pas le dilemme d’investir ou non les ors des théâtres, en allant débusquer les spectateurs où ils ont leurs habitudes, c’est-à-dire au fronton du village. Aujourd’hui à Mauléon, demain à Saint- Jean-Pied-de-Port, Thierry Malandain déploie ses troupes dans les deux Jai-Alai, ces frontons couverts qui sont le cauchemar des sonorisateurs communs mais que les Basques, par habitude du rebond, ont appris à maitriser. Au menu, du Saint-Saëns, épais comme la nuit, pour balayer trente ans de créations de Thierry Malandain. Et puis, en ces jours sans pelote, les danseurs du Malandain Ballet Biarritz seront rejoints par des danseurs basques, souletins pour être précis, dans un joyeux mélange qui n’est pas sans soulever d’autres questions.

Réservons encore celle, initiale, d’un ballet populaire, lorsque pointe la danse populaire par excellence et qu’elle se confronte à l’autre, réputée élitiste. Et avançons d’un pas résolu vers ce qui les unit, disons d’un bon pas de basque, moins rapide mais plus gracieux. Car le pas de basque, comme le saut basque ou les entrechats qui sont la fierté des danseurs souletins, sont, bien sûr, profondément familiers des danseurs classiques. Pette Jaragoyhen, membre du collectif Berritza qui se produira aux côtés du Ballet, a bien repéré quelques pas communs, « des choses qui se croisent » et ces « frijat doble », entrechats que les danseurs du ballet exécutent sans effort. Intitulé Elgarrekin, « ensemble » en basque, le programme est un voyage dans la danse traditionnelle, orchestré par la compagnie Maritzuli et dévoile bien sûr les connivences entre les deux écoles.

Mais si pour Pette Jaragoyhen, il est plus facile aux danseurs classiques de rentrer dans la danse traditionnelle basque que d’envisager l’inverse, Thierry Malandain nuance en estimant que, bien que le défi ne soit « pas insurmontable », il n’a rien à voir avec une question de niveau. « Quand j’ai voulu apprendre les mutxiko, j’avais du mal », dit-il. La citation pourrait faire marrer tous les gosses des écoles basques qui maitrisent le dobla, erdizka et jautzi sur le bout des doigts de pied. Mais le chorégraphe le dit d’autant plus tranquillement qu’il détesterait effaroucher des danseurs amateurs qui, lors de leur première rencontre pour la soirée du nouvel an à Bayonne, se disaient impressionnés en répétant sous les 22 paires d’yeux des danseurs professionnels.

Pour Thierry Malandain, « la danse basque fait ici partie des meubles, mais c’est un trésor », dit-il. D’ailleurs, pour faire la jonction entre danse traditionnelle basque et danse classique, il a bien compris qu’il fallait remonter à la danse classique originelle, celle d’avant Petipa, capable de désarçonner des ballets entiers.

« On ne place pas le temps au même endroit… », égraine-t-il.

En contrepoint, Pette Jaragoyhen se réjouit aussi de cette collaboration qui constitue « une source d’inspiration ». L’association Berritza a été créée pour aider la danse et la culture souletine, c’est-à-dire accompagner des amateurs, notamment des danseurs traditionnels, dans leur évolution vers la création, avec une aide artistique mais aussi logistique, notamment de production. Et en proposant une nouvelle création tous les trois ans. En collaboration avec la fédération de danse basque Iparraldeko Dantzarien Biltzarra, elle dispense une masterclass de danse souletine tournée vers les lycéens. Dans cette démarche de transmission et de création avec la matière traditionnelle, Berritza s’inscrit au fond parfaitement dans la démarche d’un ballet néoclassique.

Le Malandain Ballet Biarritz, en retour, accompagne l’initiative, par exemple dans le cadre du festival Danses croisées ou plus récemment au cours du Temps d’Aimer où se produisait, à Barcus, la troupe Topa Kau, portant les couleurs de Berritza. Tout ceci conduirait les commentateurs à enfiler quelques perles sur les barrières que la danse fait sauter, entre les styles, la danse traditionnelle, contemporaine ou le ballet. Peut-être faut il y voir plus simplement la marque d’un territoire, profondément imprégné de danse, qui mène une réflexion solidaire sur sa représentation contemporaine et sur la création. Une démarche
populaire en somme.

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11 septembre

Carolyn Carlson garde la flamme

Rémi Rivière

A quoi reconnaît-on une grande dame de la danse ? À la baguette invisible qui met au pas son entourage ? À la présence qui impose ? Au regard qui dispose ? À l’allure, à la précision, à l’attention ? À l’intention ? À la prestation ou à l’impression ?
À la légende qui précède Carolyn Carlson ou au silence qui la suit ? À la simplicité de l’icône, peut-être, dans ce studio de répétition du Temps d’Aimer où elle dirige, note, commente, rectifie, répond, tranche, reprend et où s’est instaurée une ambiance à la fois douce et studieuse, souriante et dense, précise et chaleureuse. Combien de générations de danseurs ont pris la barre sous le poster emblématique de cette égérie de la danse contemporaine, un pied à plat, une jambe horizontale et les deux bras jetés en arrière, Vénus d’argent guidant une Rolls. 82 ans et plus de 150 chorégraphies au compteur. Ou plutôt des « poésies visuelles », rectifie-t-elle. Elle n’a jamais voulu que ses danses suivent une trame narrative. Ne comptons même pas sur elle pour dévoiler une histoire de The tree, qu’elle présente ce soir au Théâtre de Bayonne. Elle préfère un public vierge et « empty », dit-elle dans un franglais parfait. Et d’appeler à la rescousse le philosophe et poète Gaston Bachelard qui juge aussi qu’expliquer, c’est déjà définir et bloquer les récepteurs du spectateur.
Le même Gaston Bachelard a inspiré cette création avec ses Fragments d’une poétique du feu, à la lisière exacte entre l’humanité et la nature. L’ourlet des flammes qui les sépare est ce désastre écologique que l’Américaine accable de tornades, d’incendies, de bombes, d’usines, de voitures et de gouvernements qui refusent les bus « free » et gratuits. En contrepoint, Carolyn Carlson a grandi dans les grands espaces de Californie, côtoyé l’océan et étudié dans le désert de l’Utah, avant de foisonner dans les rues de New York et surtout de Paris, haletante, pendant toute une vie. Mais elle reste marquée par la nature intacte. The tree est le dernier volet d’une série de quatre pièces inspirées par Gaston Bachelard, qui mènent réflexion sur ce divorce entre l’homme et la nature et ses conséquences désastreuses.

 Amour et poésie

Une réflexion poétique, bien sûr, que Carolyn Carlson érige en nécessité, en responsabilité d’artiste même, puisqu’il doit se saisir, dit-elle, de l’amour et de la poésie. « Le temps d’aimer la danse, pour moi, c’est le Temps d’aimer tout court » sourit-elle. Son programme n’aurait pas déplu au poète André Breton qui voyait dans la liberté, dans la poésie et dans l’amour, les trois vecteurs de la révolte. Nous y sommes. Pas dans la rue à bloquer un président, ni au Parlement à dissoudre des ministres. Mais sur un plateau à servir un récit. Y a-t-il des climato-sceptiques dans la salle ? Les danseurs puisent au plus profond d’eux-mêmes pour que la nature les avale.
L’écologie punitive ? Elle devient enthousiasme. Le spectacle est vivant. La danse « belle à voir », le divertissement, la technique pure, le charisme, doivent servir un propos, estime Carolyn Carlson.
Quelque chose qui « colle à la danse » et qui permet de « repartir avec un imaginaire », ajoute-t-elle, avant de rendre hommage à Bob Wilson, l’avant gardiste metteur en scène américain disparu il y a peu qui, dit-elle, lui a tout appris. « Il a changé ma vie. »
Chercher l’intention, « chercher au plus profond de soi», c’est toute la démarche de Carolyn Carlson.
Dans le studio de répétition flotte une sérénité intérieure. Chaque danseur est en lui. À la première note de musique, les yeux rivés sur sa troupe, Carolyn Carlson tremble de concentration. Pratique, le feu n’est jamais immobile. Il matérialise même la fête des hommes. Pour cette danse du feu, le groupe a d’abord improvisé, en guise de recherche corporelle fondamentale.
La méthode Carlson, comme celle de Pina Bausch, l’autre grande figure de la danse contemporaine. « À l’Opéra de Paris, je faisais déjà des impros », sourit-elle encore. Pourtant, en 1975, lorsque le directeur Rolf Liebermann lui a donné les clés de l’Institution, les danseurs et le public classique n’avaient pas le cœur à rire. Elle a martelé sa danse intérieure, explosé les canons d’interprétation et imposé l’improvisation comme méthode nécessaire de création.
Et Paris et l’Europe lui ont accordé la consécration, loin de l’Amérique qui l’a vue naître. Elle en déduit une sensibilité poétique et une tradition culturelle du vieux continent. L’« âme jeune » des Etats-Unis, n’est qu’exubérance et impénitence.
Ici triomphe le concept et l’idée au service de la forme. Les danseurs sont mouvement. Ils sont poésie.
Carolyn Carlson vit dans l’instant et sublime chaque moment. Cette acuité particulière pour le présent baigne la salle de répétition. L’avenir s’en éloigne, avec ses gros nuages qui lui font dire que « l’âge d’or de la culture, c’est fini ». La compagnie Carolyn Carlson jettera l’éponge après cette saison. Les budgets sont épuisés. Derniers feux.

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10 septembre

Blanca Li Académique

Rémi Rivière

Disons d’emblée, pour ceux qui auraient raté La chambre d’amour de Thierry Malandain en ouverture du festival, qu’il n’est pas question ici de révéler le dénouement de la nouvelle création de Blanca Li. Car la reine de Carthage et le prince de Troie, les fameux Didon et Enée, sont de retour ce soir à Biarritz dans leur énième tentative de vivre un amour profond et sans vague. Depuis 350 ans que Purcell les y invite dans son unique opéra et le spoil étant prescrit, ils n’y sont jamais vraiment parvenus. Mais après tout, avec Blanca Li, tout est possible.
Car cette académicienne des Beaux-Arts, élue en 2019 dans la section chorégraphie, n’est, ironiquement, jamais très académique dans la manière de concevoir ses oeuvres. Elle est tout au contraire une figure libre de la scène contemporaine et internationale qui se joue des esthétiques, touchant à la mise en scène, à la réalisation de films, au métier de comédienne et mêlant sans effort le Hip Hop, la danse baroque, le flamenco et le ballet tout en revendiquant son inspiration arabo andalouse.
Pour nous surprendre cette fois, l’andalouse a pris le contrepied dans un ballet plus formel. Mais attention, prévient-elle, « ce n’est pas une rupture. Je vais où je dois aller et l’on a parfois besoin de quelque chose d’épuré ». L’exubérante Blanca Li n’utilise que les armes de la danse contemporaine pour dénouer la tragédie annoncée.
De la pièce de Purcell, elle a d’abord fait un opéra, un vrai, à la demande du chef d’orchestre William Christie. A la fin de la tournée, la fable romantique a agi sur elle.
«Quand nous avons terminé, j’étais encore plus amoureuse de cette musique » dit-elle.
Lors de la dernière, au Gran teatre del liceu de Barcelone et « sous la pression de cette séparation », elle a donc demandé au maestro un enregistrement de cette musique dévorante, avec déjà l’idée d’en faire un ballet. Il vaut mieux ça que de se percer un sein comme une reine de Carthage déboussolée. Didon, Enée, Purcell et Christie sont donc sur un bateau et personne ne tombe à l’eau dans la vie de Blanca Li. Au contraire, elle met audacieusement les voiles pour retrouver « les émotions d’une intensité incroyable » qui accompagnent cette musique.
Encore que les deux tourtereaux vont finir par s’effacer au profit des seules émotions qui les habitent, puisque les paroles disparaissent également dans ce prolongement de l’opéra.
Pour se concentrer sur les sentiments, Bianca Li a mobilisé les danseurs dans ses recherches, jusqu’à créer un langage chorégraphique, recentrant les mouvements « dans le diaphragme, qui est le centre des émotions » explique-t-elle. Une leçon de sensibilité et d’ostéopathie pour ressentir le souffle de la musique et en intérioriser les émotions. Blanca Li se refait l’opéra à la croque sel. Des corps, des émotions et une idée de la pureté. Une lumière dense pour habiller les corps. Et « un petit peu d’eau » pour la méditerranée, « cette eau qui nous sépare », épice-t-elle. Il n’empêche que, le diaphragme en tension, les dix danseurs ont dû gérer les glissades menaçantes et rechercher les mouvements qui leur permettraient de rétablir l’équilibre.
Cette forme pure, que Blanca Li a voulu sans fioriture, a néanmoins nécessité un travail intense pour les danseurs. Si l’on trouve beaucoup d’ensembles, chaque danseur est également soumis à un travail d’interprétation taillé pour sa personnalité. A croire que la chorégraphe lorgne désormais les palmes de l’académisme. Quant à son rôle d’académicienne, il prend sens dans ce festival qui reçoit les quatre titulaires de la section chorégraphiques des Beaux-Arts. Aux côtés de Thierry Malandain et de Blanca Li, Angelin Preljocaj et Carolyn Carlson sont annoncés au Pays Basque. Avec cette reconnaissance et le prestige de pouvoir influer sur le monde de la danse. Pourvu qu’ils soient guidés par leurs envies. Comme Blanca Li, qui avait « ça à faire pour clore le chapitre de Didon et Enée » tente-t-elle. Et l’espagnole de justifier : « Je me suis laissée emporter par ce ballet. » ¡ Vale !

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9 septembre

Ancestrale création

Rémi Rivière

Biarritz ne peut avoir tous les honneurs. Cette fois c’est Barcus, ou Barkoxe en basque, village de 600 âmes niché dans une vallée de Soule, qui a volé la vedette à la cité impériale en créant, samedi dernier, une oeuvre sombre et étincelante sur le chemin de la mémoire, de l’histoire, de la tradition et de la poésie. Il faut dire que dans le cadre de sa vaste politique de diffusion sur tout le territoire, le Temps d’Aimer pouvait difficilement choisir meilleur lieu pour rendre hommage au barde Etxahun Barkoxe, le plus célèbre versificateur maudit de la tradition basque, né et mort dans ce village, comme son surnom l’indique, entre les XVIIIe et XIXe siècle, après une longue vie d’errance et de déchéance, de tourments et d’amours impossibles.
S’il s’agit de remonter le sentier lumineux de la mémoire et de la tradition basque, difficile de faire mieux qu’en associant les deux figures de la création basque, Beñat Achiary et Mizel Théret. Le premier développe un chant intense et contemporain dont les racines se nourrissent des puissants séismes du passé. Il est sur la piste d’Etxahun Bardoxe depuis de longues années. Le second est aux aguets des pulsations du pays et, comme un sismographe, en retranscrit les oscillations, les intentions et les émotions.
Les deux vont de pair pour ciseler l’immense colonne romantique que constitue aujourd’hui Etxahun Bardoxe, à la fois mythe littéraire et personnage de fiction, intégré depuis le milieu du XXe siècle dans des pièces de théâtre, des romans ou comme toute légende souletine bien née, dans des pastorales.
L’amour, la jalousie, la mort et l’exil constituent les ingrédients redoutables de cette saga qui a traversé les siècles par la seule force du chant. Etxahun était un bertsolari, versificateur dont les poèmes enjolivaient sa propre vie et plaidaient malicieusement pour sa défense. Car ce jeune héritier de la maison “Etxahuna” eut de nombreux déboires avec la justice, les villageois, son voisin, sa femme et sa famille, jusqu’à perdre tous ses biens et mener une vie d’errance. Son déclin social croise parfaitement la courbe de sa notoriété poétique. Et c’est naturellement à cette intersection que Beñat Achiary et Mizel Théret plantent avec délice leurs griffes poétiques pour en faire jaillir l’essence.
Il ne s’agit bien sûr pas tant de savoir si oui ou non le turbulent souletin a tiré sur son voisin, le confondant avec l’amant de sa femme. Laissant le cold case au frais, les deux compères n’ont que faire de ces histoires chantées. Car si elles ont traversé les siècles de bouche à bouche, c’est d’abord en raison de « la qualité de sa langue », s’incline Mizel Théret.
Bien sûr, les frasques du poète deviennent une caisse de résonnance à la condition humaine, mais la force de l’oeuvre est une énigme bien plus grande.
Un silence qui remonte la langue à rebours. Une bande son oppressante de Pierre Vissler, qui trainait dans un coin de la tête de Beñat. Les bruits d’une maison. Plancher, volets, vent qui court dedans et dehors. Sur cette ambiance épaisse comme une maison basque, Beñat pose une voix impressionniste. Mizel ne peut que chercher une porte de sortie, entravé dans une danse qui finit par lâcher. « Ça raconte une histoire et je ne sais pas le faire » plaide t-il. Autant prendre le contre-pied et s’accrocher au chant de Beñat, à son abondance, sa densité, sa charpente, en recherchant l’épure. Ahaidetxea est cette pièce qui contracte en un seul mot l’idée de la mélodie et de la maison. Et presse le nectar de la légende en lui faisant couler, encore, sa poésie, jusqu’au trognon d’une histoire qui va bien au-delà d’une seule histoire basque, vers une liberté absolue et universelle. Cette danse qui ne renonce pas à sa liberté, cette tradition qui prend le temps (deux ans) de féconder la création, est la marque des deux compères qui façonnent sans contrainte, sous l’ombre bienveillante du Centre Chorégraphique National. « Nous n’aurions pas cette liberté incroyable sans le Malandain Ballet Biarritz » sourit Mizel. C’est aussi au sein de l’institution qu’il a été mis en contact avec un autre chorégraphe qui, sous d’autres cieux, fait aussi son miel de ces traditions au goût universel. Avec le guadeloupéen Hubert Petit-Phar, il est désormais engagé dans une série de résidences, au Pays Basque et en Guadeloupe, pour que chacun prenne le pouls de la terre de l’autre, constate leur vent commun et y insuffle sa propre poésie. Une création est attendue en 2026. Reste que le programme qui sera présenté ce soir à Biarritz, appelé Hizketak comme les « conversations », comporte une deuxième pièce ou Beñat et Mizel inversent les rôles. Mizel a créé la danse et Beñat l’a enveloppée de sa voix. La tradition de la pelote est cette fois le moteur de cette pièce intitulée Frontoien bakardadean, « Dans la solitude des frontons ». Les deux anciens joueurs de pelote vont la jouer en trois points gagnants. Leur poésie l’emportera.

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8 septembre

Ballet ressuscité

Rémi Rivière

 Le jeune homme passe, nonchalant, en grand jeté sur la jetée, comme on se promène sur la promenade. Le jeté est un peu désinvolte, avec les jambes repliées, mais il n’empêche que l’affiche de cette 35e édition du Temps d’Aimer incarne tellement le festival de Biarritz et son tourbillon de danse au ras des flots, qu’on en oublierait ce danseur qui le survole d’un bond.
L’impassible s’appelle Arthur Wille et fait partie des 14 danseurs du London City Ballet.
Du haut de son piédestal, il illustre parfaitement la fine fleur des danseurs britanniques qui compose ce nouveau groupe et son ambition de rendre populaire des pièces peu connues du répertoire néo-classique. En commençant par le début, puisqu’une pièce de Georges Balanchine ouvrira ce soir le bal d’un engageant pas de deux.
A Biarritz, le London City Ballet est à la fois une évidence et une innovation. Il s’inscrit dans cette veine néo-classique qui est depuis toujours une ligne de force du festival. Il en a d’ailleurs déjà fait l’affiche au début des années 1990. Avant de se dissoudre en 1996, perclus de dette. Le haut marrainage de la princesse Lady Di n’y put rien changer et rien ne laissait présager que l’héritage, certes déficitaire mais hautement prestigieux, de la compagnie, serait réclamé en 2023, qui plus est dans un temps de disette économique.
L’initiative privée, regonflée par du mécénat, a été taillée pour l’aventure. Pas question de se casser les noisettes avec le répertoire mais plutôt d’aller chercher des perles, généralement des formes courtes, pour les faire briller le plus loin possible. Cette cavalerie légère, sous la direction de Christopher Marney, qui fit un bref passage de danseur au Malandain Ballet Biarritz, agglomère ainsi chaque année quelques virtuoses de la danse autour d’une poignée de chorégraphes emblématiques qui composent le répertoire de la saison. La française Constance Devernay-Laurence, ancienne première danseuse du Scottish ballet, fait partie de la promotion de cette année, après avoir participé à la série Etoile sur Prime Vidéo. Elle se réjouit de ce « petit groupe qui danse beaucoup », des vastes tournées qui «portent la danse dans des secteurs où elle n’a pas accès » et de pièces « inédites au Royaume-Uni ». Et ailleurs.
Pour sa première dans l’Hexagone, le London City Ballet proposera ce soir l’illustration parfaite de cette parade de références. Georges Balanchine pour commencer, donc, avec Haieff Divertimento, gourmandise rare du fondateur du New York City Ballet, qui affirme son style balanchinien, virtuose fluide et épuré, à la baguette du compositeur Alexei Haieff. En noir et blanc pour ne pas oublier qu’elle fut créé en 1947. Derrière, les contemporains se bousculent. Kenneth Mac- Millan pour son fameux Concerto pas de deux inspiré par l’échauffement à la barre d’une ballerine et par l’effervescent second
Concerto pour piano de Chostakovitch. Liam Scarlett, l’ancien danseur et chorégraphe du Royal Ballet de Londres, dans un Consolation & Liebestraum de Liszt aussi fulgurant que sa vie, qui met en scène le cycle d’une relation amoureuse sur une touche plus dramatique.
« Trois pièces pour un public qui connaît la danse », prévient Constance Devernay-Laurence, réjouie de retrouver Biarritz où elle participait, il y a 17 ans et à la moitié de sa vie, à un stage de danse. Avant de faire toute sa carrière au Royaume-Uni. Trois pièces rares ou jamais produites en Europe, d’une grande virtuosité et d’une profonde émotion.
Le bouquet final de ses trois pièces sans décor est confié au chorégraphe Alexei Ratmansky, genre de liftier de l’ascenseur émotionnel qui, sous les projections des peintures de Kandinsky, nous en fait voir de toutes les couleurs. Cette pièce, créée pour le New York City Ballet, permet de se familiariser avec cet ancien directeur du Bolchoï, peu présent sous nos latitudes. En leur confiant les clés de sa pièce, il adoube la jeune troupe du London City Ballet. Le miracle de la résurrection londonienne s’opère dans les plus belles écritures néo-classiques.
Et dans sa propre mythologie. Cette promesse n’aurait pas déplu à Jakes Abeberry, fondateur du Temps d’Aimer et adepte des ballets. Cette soir

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7 septembre

Un bonbon nommé HEDO

Laurent Platero

A la faveur du désir naît parfois la fureur d’une vocation prête à rebattre les cartes pour créer un monde prétendument impensable. Le collectif nommé HEDO résulte de la contraction du mot hédonisme et de l’union de quatre jeunes talents enfiévrés de chorégraphies et de leur territoire, la Guadeloupe. Lisa Ponin, Naomi Yengadessin, Kenyah Stanislas et Mickaël Top y dansent depuis le collège, via des parcours d’éducation artistique et culturelle. Dès le début, l’association Correspon’Danse, créatrice de passerelles, les prend sous son aile et répond présente lorsque, après le bac, ils refusent de s’arrêter en si bon chemin.
Ils réfutent l’adage centralisateur et ces multiples discours leur assénant qu’ils doivent partir, aller dans des villes qui fourmillent, où les opportunités crépitent et les doux rêveurs palpitent. « C’était inconcevable de penser qu’il ne pouvait rien y avoir chez nous, » disent-ils. Cœurs zélés, ils choisissent de créer leur chance. Pas de structure à recenser sur le territoire ? Leur professionnalisation passe par des stages, des accompagnements, des rencontres d’artistes. « On a fait des pieds et des mains pour trouver des formations. » Leur acharnement paye, et en 2020, ils créent Danse si t’es, développement d’une chorégraphie initiée cinq ans plus tôt, sur le sujet de la surexposition aux écrans. HEDO est né.
Partir ou rester ? La question s’entête et ils la métamorphosent en création, dans Sucres à corps chauds, en 2023. Le collectif souligne une proximité évidente, presque inconsciente, avec la danse traditionnelle du Gwoka. « On met un point d’honneur à mettre en lumière notre danse, sans pour autant se dire qu’on fait du Gwoka de manière traditionnelle. On s’inspire des codes, des attitudes, des habitudes qu’il y a autour, puisque le Gwoka c’est de la danse, de la musique et du chant, mais aussi tous les comportements, les interactions, les façons de faire entre les gens. »
Accueillis au Temps d’Aimer pour une petite tournée qui débute ce soir à Louhossoa, avant de retrouver le théâtre du Colisée à Biarritz jeudi, puis de passer le week-end à La Bastide-Clairence, Bardos et Tardets, ils vont présenter leur dernière création, Douslèt. La suite logique sur l’attachement au territoire. Après avoir donné leur propre sentiment, l’œuvre traite du départ contraint, sujet universel. « Quels sont les conséquences psychologiques, émotionnelles, identitaires, culturelles, physiques, chez des gens qui ont été contraints de fuir leur territoire sans que ce soit leur choix ? »
Le projet a démarré par une collecte de témoignages. De ces histoires racontées, les artistes captent « des mots forts, des ressentis », s’en nourrissent pour inventer un mouvement. La pièce comporte des notions de frustration, de tristesse, avec une sensation de dissolution en fil rouge. « Dissolution de soi-même, de sa culture, de sa langue, de son patrimoine, de son identité. » Une base solide qui rompt comme un bonbon de Guadeloupe nommé Douslèt. « C’est un carré de lait de coco concentré et sucré. Un bloc assez rigide d’apparence mais qui fond instantanément quand on le met sous la langue. Il est assez friable, se casse facilement. Il symbolise avec beaucoup de justesse notre pièce chorégraphique. »
Non dépourvu d’espoir et de résilience, le propos inspire la gestuelle et les déplacements des danseurs, mais aussi les costumes de Yeelen Stanislas, la lumière de Roger Olivier, ou la musique d’un certain Kristof Hiriart. Rencontré au Temps d’Aimer en 2022, lors du Focus sur les Caraïbes, ce dernier a travaillé avec HEDO lors d’un accueil studio au CCN de Biarritz. « Quand l’opportunité se présente de rencontrer des gens qui se posent des questions sur leur culture, qui créent en tentant de prolonger leur histoire et de la partager , ça m’intéresse », dit le musicien.
Il a composé suite à des discussions autour du récit de Douslèt. « J’ai plus ou moins improvisé des matières musicales avant de les organiser et de les fixer. Des allers-retours ont donné la structure de la pièce. Je pense que la musique a été un élément dramaturgique important. » Le musicien se réjouit de les retrouver ce soir, partager un moment avec ceux, distance oblige, qu’il n’a pas vus depuis plusieurs mois.
Un collectif de danseurs-chorégraphes revisitant les danses traditionnelles de leur territoire avec modernité trouve forcément un écho au Pays Basque, où Bilaka et HEDO confrontent leurs pratiques en symbiose. « On s’est reconnus dans l’envie de s’ancrer sur le territoire, d’exporter notre travail, tout en gardant en éveil notre tradition et en apportant une touche contemporaine qui nous tient à cœur. » Les deux compagnies ont trouvé des similarités dans les gestes de leurs danses traditionnelles respectives. Elles façonnent actuellement un projet pour mettre leurs deux cultures à l’unisson. La beauté de ceux qui osent.

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6 septembre

Ça colle au basque

Irene Larraza Aizpurua a une feuille de route toute simple : « Etendre la culture basque dans le monde». Une idée aussi vieille que la pêche à la morue sur les côtes américaines ou que les vagues migratoires qui ont vu fleurir les patronymes basques dans le monde entier, mais que la directrice de l’Institut basque Etxepare, basée à Saint-Sébastien, décline avec sérénité et pragmatisme. A l’heure où les frontières se blindent de droits de douanes ou se déchirent à coup de missiles, Irene Larraza Aizpurua peut déjà se prévaloir d’une culture séculaire de la contrebande pour assouvir son désir de conquête et surtout d’une alliance stratégique inédite qu’elle formalisera aujourd’hui à Biarritz dans le cadre idéal du Temps d’Aimer.
C’est que la danse est un vecteur puissant d’expansion, de communication et de séduction. Laminé en 1937 par les forces franquistes, le gouvernement basque en exil avait par exemple créé le groupe de danse Eresoinka, comme l’ambassade de son identité culturelle dans le monde. Irene s’en amuse aujourd’hui en précisant que sa démarche ne compte pas de compagnie attitrée mais compose avec toutes les troupes professionnelles. Et que les discours officiels sont aujourd’hui remplacés par de la création contemporaine, libre et fluide.
Près d’une centaine de participants sont attendus ce matin au Casino Municipal pour fomenter ce coup de force de la danse basque vers le monde. Nom de code: Saut de basque. Un intitulé souriant pour rappeler le grand saut en avant promis et la pollinisation cruciale de la danse basque dans la danse classique, ce fameux « saut de basque » rotatif que les inventeurs de ballets ont intégré sans effort au répertoire.
Cette journée professionnelle consacrée à la danse du Pays Basque recevra notamment la ministre de la culture et vice-présidente du gouvernement basque, Ibone Bengoetxea Otaolea, la maire de Biarritz Maider Arosteguy et parmi les artistes et les professionnels de la danse basque, cette même directrice de l’Institut basque Etxepare, Irene Larraza Aizpurua et son homologue au sein du Centre chorégraphique national Malandain
Ballet Biarritz, Yves Kordian.

Accord historique

Entre les deux institutions, un accord historique a été signé le 20 juin dernier afin de renforcer la visibilité et l’influence de la création basque. Il s’agit désormais de créer le cadre d’un travail commun visant la production, la diffusion et « l’internationalisation » des oeuvres.
Si les mauvaises langues ne manqueront pas de souligner le caractère déjà international de cette collaboration entre Biarritz et Saint-Sébastien, les danseurs basques modèreront ce commentaire en se jouant d’une frontière qui ne sépare plus ni la langue des basques, ni sa culture et encore moins sa danse. Il y a d’ailleurs belle lurette que le Malandain Ballet Biarritz s’est affranchi de cette lisière, élargissant son réseau avec les centres chorégraphiques du Pays Basque sud, intégrant des danseurs de Gipuzkoa ou poursuivant des missions transfrontalières de médiation, de professionnalisation, de recherche de création ou de production.
Si bien qu’aujourd’hui, ce fruit de la réunification semble suffisamment mûr pour oser l’étape suivante et la diffusion vers de nouveaux horizons.
Cette maturité se mesure autant au sein des institutions basques que chez les créateurs qui assument aujourd’hui des discours et des pratiques liés à leur territoire, affirmant une identité multiple et singulière, assumant sans complexe un héritage traditionnel et une écriture contemporaine dans une démarche innovante.
Cette montée en puissance de la création basque s’est faite à l’unisson du festival de danse de Biarritz qui, en 35 ans, a affirmé une personnalité singulière, se nourrissant de la création basque et l’alimentant en retour.
Ce même cercle vertueux a accompagné le Centre chorégraphique national depuis son implantation il y a 28 ans. Le petit ballet néo-classique décentré est devenu aujourd’hui l’un des plus important de l’Hexagone.
Grâce à la vitalité d’un pays, son identité culturelle, sa créativité et ses traditions de danse, soutient sans relâche Thierry Malandain. A l’inverse, le CNN n’a cessé d’infuser la danse dans la société, réunissant les âges dans la pratique et dans les salles. Un juste retour des choses que cette 35e édition du Temps d’Aimer la danse célèbre justement jusqu’au 15 septembre, en accueillant pas moins de huit compagnies du Pays Basque, toutes soutenues par l’Institut basque Etxepare.
L’Institut qui, dans un programme plus large malicieusement dénommé « Ça colle au basque », défend également la langue basque, la littérature, les arts ou la création vidéo, voit dans le CCN le pivot de sa nouvelle campagne en l’inscrivant dans l’espace francophone.
Si la francophonie est un soft power, il en cache désormais un autre. La contrebande, comme la danse est une tradition basque. Mais les clichés qui collent aux basques sont en train de changer.

Julen Rodriguez Flores et Guillaume Lillo_ La Chambre d'amour_8327-mbb-chambre-amour-filage-photo-stephane-bellocq(1)
5 septembre

Chambre avec vue

Rémi Rivière

Et voilà ! A peine débute-t-on cette 35e édition du festival qu’il faut déjà envisager la fin. Toujours la même histoire, avec ces romantiques, qui promettent le couperet, chapelet en main, dès qu’on se propose de vivre. Entre le premier cri et le dernier soupir, prendre le Temps d’Aimer n’est qu’un suicide passionnel. Nouer sa serviette en prévision du banquet qui s’annonce —80 rendez-vous, 31 compagnies, 5 ballets et 5 créations mondiales—, c’est aussi la gueule de bois assurée. Naître, est passible de la peine de mort. Alors aimer avec passion…
Prenons le début et c’est la fin. Adam et Eve, une pomme et poum ! Les voici mortels. Leurs enfants Caïn et Abel ? Même pas le temps d’échafauder la vie qu’ils s’inventent le premier meurtre de l’histoire. Desdémone et Othello ? Amour toujours, mais la fatalité au visage de Lago s’abat sur eux. Roméo et Juliette ? Amour à mort. Didon ? Suicidée. Orphée ? Regard qui tue. Et puis il y a aussi Ura et Ederra, plus loin des grecs mais plus proche de nous, la légende de la Chambre d’amour, ultime douche froide de ce XIXe siècle romantique. Première création de Thierry Malandain à Biarritz il y a 25 ans. Et recréation ce soir pour faire tomber le rideau sur sa direction du Centre chorégraphique national et célébrer une féconde parenthèse.
Un quart de siècle en un claquement de doigts. Encore que le chorégraphe, avec plus de 70 ballets au compteur, était loin de vouloir mettre un début à sa fin. Ou de vouloir s’éclipser sur ses premiers pas à la Gare du Midi.
Toujours dans cette veine romantique, Thierry Malandain manigançait d’abord un enterrement de première classe, un vrai poème symphonique du temps qui passe, inéluctable, que nous tuent à clamer les trombones qui fanfarent dans La danse Macabre de Camille Saint-Saëns, ses violonades implacables qui mettent la Gare du Midi à minuit et les tonnants qui percutent les tombes pour en faire jaillir la vie dans un mouvement perpétuel de recommencement. Avec Nocturne du même Saint-Saëns, Thierry Malandain enfonçait les clous du cercueil de ce qui devait être son « dernier ballet », sa « mort artistique ». Un ballet dans la tête, donc, qui aurait tout de même figuré l’espoir avec l’aide de Saint-François d’Assises, la pièce qu’il avait présentée au Temps d’Aimer à la fin des années 90 et qui lui avait ouvert les portes de Biarritz.
Avant la fin inévitable, coule tout de même la vie.
Le programme a été abandonné mais pas la romance fantastique de Saint-Saëns dont La danse Macabre et le Nocturne seront présentés les 12, 13 et 14 septembre à Mauléon, Saint-Jean-Pied-de-Port et Errenteria, avec du Txistu, du Poulenc et tout ce qui fait l’ardeur entre deux glas.
Par un hasard de décor, La Chambre d’amour s’est imposée seule. Ura et Ederra, qui s’appellent aussi Laorens et Saubade selon les légendes basques ou gasconnes, pouvaient bien refermer la porte de leur chambre avec vue sur la plage où s’adonnent Adam et Eve, Caïn et Abel, Othello, Desdémone, Iago, Roméo, Juliette, Didon, Énée, Orphée, Eurydice et tous ces illustres condamnés. Et raconter leur 25 ans d’un Malandain à l’autre.
Dans cette recréation, une première pour le Ballet, Thierry Malandain ne change rien à la chorégraphie et considère que la pièce ne lui appartient plus. Il mène la plupart des répétitions, plutôt comme un maître de ballet que comme un chorégraphe, traquant le sens des mouvements sans rien dénaturer au propos initial.
Il en résulte une pièce sans concession, plus engagée, moins épurée, qui rappelle « le temps où je créais avec mon corps », dit-il. Une pièce intense et fiévreuse, écrite pour 14 danseurs et qui en comptera 22 ce soir.
Ajustements. Une pièce, surtout, qui n’a été présentée que neuf fois quand aujourd’hui certaines œuvres du Malandain Ballet Biarritz dépassent les 200 représentations. Pourtant, le chorégraphe n’avait pas ménagé sa peine pour sortir de l’ornière « du néoclassique ringard », en commandant une musique au compositeur basque Peio Çabalette, avec l’Orchestre régional Bayonne Côte Basque et Marina Pacowski au piano.
Sur une légende basque d’amoureux pris au piège des flots. Depuis, pas mal de marées ont siphonné la grotte de la Chambre d’amour et le CCN n’a pas démérité, tissant des liens avec le Pays Basque, engageant de vastes programmes de médiation, créant un pôle santé, instaurant un concours de jeunes chorégraphes, forgeant un public ou rayonnant dans le monde. Si les romantiques ont bien vite scellé le destin de La Chambre d’Amour, c’est oublier un peu vite le sac et le ressac de la marée. Et le caractère intemporel des oeuvres. Mais il est dit que tout ce qui a un début a une fin. Quant à Thierry Malandain, il ne quittera ses fonctions à la tête du CCN qu’à la fin de l’année 2026.

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